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Par Bruce MacLellan
Mon engagement en tant que bénévole auprès d’une fiducie foncière est l’un des emplois les plus satisfaisants que j’aie jamais occupés.
Il existe peu d’activités bénévoles où l’on peut constater des résultats vraiment permanents, comme c’est le cas avec les terres protégées. Les récompenses émotionnelles sont tout aussi importantes, qu’il s’agisse de nouer de nouvelles amitiés ou de voir les résultats tangibles de la faune et de la flore prospérer dans un habitat protégé. Passer du temps dans la nature est ce qu’il y a de mieux, comme nous le savons tous.
La conservation n’est possible qu’au prix d’un travail acharné. En tant que bénévoles, nous devons faire preuve de patience et de ténacité. L’effort requis pour identifier les habitats importants à protéger, rechercher des propriétés spécifiques, dialoguer avec les propriétaires, collecter des fonds et conclure des accords est un travail considérable. À chaque étape, les comités et les conseils de bénévoles doivent surmonter diverses formes de résistance ou d’objection. Même parmi les partisans de la conservation, certains soucis et désaccords peuvent faire obstacle à la réussite. Chaque acquisition de propriété doit être célébrée, car je peux vous assurer qu’elle est le fruit d’efforts considérables, d’une grande créativité et d’une grande détermination.
Nous savons également que la conservation ne peut se faire sans financement. Même si les terres sont données, un fonds de dotation pour l’intendance est nécessaire. Les fonds doivent être collectés.
Le travail de collecte de fonds n’est pas à la portée de tout le monde. Demander de l’argent aux gens peut mettre mal à l’aise. Pour bien faire, il faut faire des recherches, bien réfléchir, choisir le bon moment et faire preuve d’audace. J’ai rencontré de nombreuses personnes qui souhaitent faire du bénévolat et qui ajoutent « mais je ne veux pas faire de collecte de fonds ». D’après mon expérience, cela signifie qu’une petite minorité de nos bénévoles est responsable de la grande majorité des demandes.
En mentionnant la recherche, nous devons comprendre les valeurs, les motivations et les passions des donateurs. Plus le potentiel de don est important, plus nous devons être attentifs à comprendre cette perspective. Il ne fait aucun doute que les dons en faveur de la conservation sont à la fois émotionnels et analytiques.
La bonne nouvelle, c’est qu’une étude récente parrainée par le Centre for Land Conservation (CLC) donne de nouvelles indications sur la façon dont les philanthropes perçoivent les fiducies foncières.
En mai 2024, le CTC a collaboré avec un consultant indépendant en recherche pour sonder les adultes canadiens qui ont fait un don à une œuvre de bienfaisance au cours des
24 derniers mois. Cet échantillon de donateurs récents représente environ 36 % des adultes. Dans notre communauté de fiducies foncières, ces philanthropes constituent un segment clé des personnes que nous ciblons pour soutenir notre travail.
L’étude a révélé que neuf donateurs canadiens sur dix affirment qu’il est important que les organismes de bienfaisance qu’ils soutiennent soient ouverts et transparents, qu’ils aient un impact tangible et qu’ils soient gérés de manière efficace. Sur une liste d’attributs, la transparence est le critère le plus important.
Comme je l’ai mentionné précédemment, les donateurs font des choix sur des bases à la fois émotionnelles et analytiques.
La protection de la nature est liée aux sentiments que l’on éprouve en entendant le chant des oiseaux, en profitant d’une pagaie tranquille ou en voyant un jeune fauve. Ceux d’entre nous qui travaillent dans le domaine de la conservation savent à quel point il est important d’amener les partisans à s’intéresser à la terre.
D’un point de vue analytique, les donateurs sont des personnes intelligentes. Ils ont de nombreuses causes à prendre en considération. La nouvelle étude de la SIC le confirme et propose aux groupes de protection de la nature une stratégie pour maximiser leur succès.
Au-delà du lien émotionnel, nous devons montrer aux donateurs que nous serons des gestionnaires avisés de leurs fonds. Un élément clé d’une stratégie réussie de fiducie foncière réside maintenant dans un programme de certification offert par la SIC. S’appuyant sur les Normes et pratiques des fiducies foncières canadiennes, la Certification d’excellence en matière de conservation™donne aux fiducies foncières une validation par une tierce partie pour démontrer pourquoi elles sont un bon investissement.
Lorsqu’on leur demande de spéculer sur l’impact d’un programme de certification sur leur volonté de soutenir ou non un organisme de bienfaisance spécifique, 35 % d’entre eux déclarent que l’accréditation les rendra beaucoup plus enclins à les soutenir et 48 % déclarent qu’ils le seront un peu plus. Les donateurs se tourneront vers les organisations qui font mieux et qui peuvent le montrer.
Plus important encore, l’étude a révélé que les donateurs les plus importants (ceux qui donnent 1 000 dollars ou plus) sont encore plus susceptibles de soutenir une organisation caritative agréée.
Les fondations foncières accomplissent un travail important dans leur région. Notre planète et nos communautés ont besoin d’une conservation plus rapide et plus importante. Les agences foncières indépendantes doivent avoir le sentiment de faire partie d’un mouvement plus large, et l’accréditation d’une entité nationale peut aider à atteindre l’excellence en matière de conservation. En tant que bénévoles, nous pouvons tous être fiers de faire partie de cette équipe.
Bruce MacLellan est bénévole dans le domaine de la conservation depuis plus de 25 ans. Il a été président du conseil d’administration de la Lake of Bays Heritage Foundation à Muskoka et de la Société canadienne pour la conservation de la nature. Plus récemment, il est directeur du Centre of Land Conservation.