Atteinte de l’objectif 1

Comme l’acquisition et l’intendance de terres privées sont reconnues comme des moyens d’atteindre les objectifs du Patrimoine naturel du Canada, notamment la protection de 30 % des terres et des eaux d’ici 2030, les activités des organismes de conservation des terres privées s’inscrivent dans un urgent appel à l’action mondial en lien avec les Objectifs de biodiversité d’Aichi.

Un programme fondamental de protection des terres privées a été mis sur pied bien avant l’adoption des Objectifs de biodiversité d’Aichi : le Programme des dons écologiques du Canada, qui permet aux propriétaires de terres d’importance écologique de protéger la nature tout en profitant d’avantages fiscaux non négligeables lorsqu’ils font don d’une terre ou d’un intérêt foncier partiel à un bénéficiaire admissible. Le bénéficiaire, souvent un organisme de conservation des terres privées, veille à ce que la biodiversité et le patrimoine naturel de la terre soient conservés à perpétuité[1].

En s’appuyant sur le succès du Programme des dons écologiques et de son prédécesseur, le Programme de conservation des zones naturelles mené dans le cadre de l’initiative Patrimoine naturel, le gouvernement du Canada a lancé, en 2019, le Programme de conservation du patrimoine naturel (PCPN), qui prévoit un investissement de 100 M$ sur quatre ans pour financer la conservation des terres privées[2]. L’objectif consiste à accroître de 200 000 hectares (494 210 acres) la superficie des aires privées protégées abritant des espèces en péril, ce qui contribuera dans une mesure appréciable à l’objectif 1 des Buts et objectifs canadiens pour la biodiversité d’ici 2020.

L’institut Miistakis a préparé un guide intitulé Assessing Privately Conserved Areas for Alignment with Pathway to Canada Target 1 Alignment Guide[3] (Guide d’évaluation des aires de conservation privées pour une meilleure harmonisation avec l’initiative En route vers l’objectif 1 du Canada) pour aider les organismes de conservation à obtenir la désignation « Aire protégée » ou « Autre mesure de conservation efficace par zone (AMCEZ) » pour leurs terres privées. Cela fait, ces terres seront comptabilisées au titre de l’objectif 1 du Canada. Ce guide souligne à quel point il est important que les organismes de conservation des terres privées disposent des moyens nécessaires pour assurer l’intendance de leurs terres et accords de conservation. Par exemple, ces propriétés sont davantage susceptibles d’être comptabilisées en vue de l’objectif 1 si l’on met en place des politiques, une surveillance rigoureuse en continu, et des plans de gestion assortis d’objectifs clairs et de données de référence pertinentes.

Les organismes de conservation des terres privées sont certes bien placés pour faire compter leurs propriétés en ce sens, mais elles doivent également disposer de ressources pour l’intendance et la protection juridique. L’inclusion d’une propriété dans la base de données pour l’objectif 1 est précieuse pour les organismes de conservation des terres privées, car elle constitue une preuve de résultats précis en matière de conservation. Elle peut alors servir à encourager les investissements dans les pratiques d’intendance efficaces et la protection juridique. Si des ressources suffisantes sont investies dans l’intendance de ces terres à perpétuité, le Canada pourra franchir un grand pas dans sa stratégie de lutte contre la perte de biodiversité et de protection de la nature pour les générations futures.

 

 

[12] Environnement et Changement climatique Canada, Programme de dons écologiques.

[13] Environnement et Changement climatique Canada, Programme de conservation du patrimoine naturel.

[14] Institut Miistakis, Assessing Privately Conserved Areas for Alignment with Pathway to Canada Target 1 Alignment Guide, 2017.